Sumo à Fukuoka

Novembre 2019. Mon troisième voyage au Japon. J’y vais via la Corée du Sud, ravi de laisser derrière moi un virus muté … celui d’une grippe porcine, portée par des sangliers provenant de Corée du Nord, envahissant la zone démilitarisée à 60 km de Séoul. L’armée envoyait des drones et des tireurs d’élite. Et on continue de se demander pourquoi les Coréens du Sud sont vigilants …
Le ferry part de Busan au sud de la Corée et rejoint Osaka en 18h via la mer du Japon, mer de Seto pour les japonais. Nous naviguons par un joyeux soleil d’automne entre les iles de Honshū, Shikoku et Kyūshū, reliées par des ponts suspendus antisismiques géants.

Panstar Ferry de Busan (Corée du Sud) à Osaka (Japon)

Kyūshū est la grande ile du sud du Japon. Fukuoka, sa Préfecture, accueille son grand tournoi annuel de Sumo. J’ai réussi in extremis à trouver deux places pour l’avant dernier jour, celui des demi-finales. Une opportunité de découvrir un nouveau pan mystérieux de la culture japonaise et de faire quelques photos. Sur ce dernier point, je préviens : ce n’est pas glamour (du tout). Pour compenser, j’ai aussi fait de « belles » cartes postales de temples sous le feuillage d’automne avec de magnifiques kimonos… mais ce sera pour une autre fois.

Juste une alors

Le Sumo est LE sport de lutte japonais. Un cérémonial traditionnel imprégné de shintoïsme précède le combat : respect de l’adversaire, purification, éloignement des mauvais esprits …

Les règles sont quant à elles très simples : les rishiki (les lutteurs) ne doivent pas sortir du cercle (dohyō), ni toucher le sol avec une partie du corps autre que la plante des pieds. Les coups sont interdits. Tout se joue sur la force, la souplesse et l’endurance des deux rikishi, qui vont se projeter l’un sur l’autre, deux masses pesant  en moyenne 145 kg chacune. Chaque combat dure de 15 secondes à une minute !

Dans une journée de tournoi professionnel, les rikishi s’affrontent par division et par grade. En fin de journée, viennent les lutteurs de la première division dont le grade le plus élevé est Yokozuna.

Présentation des rikishi de la première division (Makuuchi)
Présentation des rikishi de la première division (Makuuchi)

Le spectacle est bien sûr dans les tribunes et sur le dohyō, mais interdit de s’approcher : les espaces proches du combat sont réservés de longue date par les VIP.

Comme j’aime bien voir derrière le rideau, je me suis immiscé dans les coulisses, derrière les gradins, me mêlant à quelques fans japonais, trop surpris de voir un « gaijin » s’intéresser au Sumo pour me virer tout de suite (courtoisement mais fermement). J’ai pu me promener en coulisses environ une heure en tout au cours de la journée.

Avant de si courts et intenses combats, je m’attendais à une extrême concentration des rikishi. En fait non, du moins ce n’est pas visible : les lutteurs s’échauffent rapidement, vêtus uniquement du mawashi, bande de tissu de six à huit mètres de longueur (il faut faire le tour !), font la queue et entrent dans l’arène. Évidemment ce n’est qu’une apparence, ils se sont entraînés des mois durant tous les matins dans leurs écoles, avec un régime à plus de 8000 calories par jour.

J’avais 2 appareils, un « petit » Canon G1X Mark III et mon reflex APSC Nikon D7500, avec mes trois objectifs « de voyage », un 50 mm/1.8, un 18-200 mm et un 10-20 mm. Eclairage néon, lumière incertaine, il faut monter en ISO. J’ai démarré à 1600 pour finir à 6400 pour les combats. Priorité ouverture comme d’hab, back focus, beaucoup de spot.

Balance des blancs ? Auto. Une fois visionnées les photos et les éclairages changeants bizarres, j’ai opté principalement pour le traitement noir et blanc (Lightroom + Silver Efex 2 contrasté).

Influencé par les écrans TV japonais aux pubs délirantes, et compte tenu du poids moyen des rishiki qui consommaient les pixels de mon capteur, j’ai « mis en scène » ces photos de coulisses avec un peu de légèreté, de dérision, sans vouloir blesser les dieux vivants. Un format Clip Photo avec une chanson stupide assumée de l’humoriste japonais Piko-Taro.

Sumo en coulisses

Bon visionnage.

Marc

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