Expo “La Nature dans l’Urbain”

A la bibliothèque de l’IUT du 8 septembre au 5 octobre 2023.

Le texte de l’exposition :

S’agit-il toujours d’un vieux bras de fer entre la ville et la nature ? La ville, cette construction minérale humaine, avait-elle réellement le désir ou la fonction de repousser au loin, dans les campagnes, cette verdure, cette flore et cette faune non domestiquées ? Ou plus simplement, basiquement même, de garantir une mise à l’abri histoire de dormir enfin tranquille ? (Essayez donc de passer une nuit seul en forêt, gageons que votre sommeil ne sera pas aussi tranquille que celle passée dans votre chambre !).

Mais la peur ancestrale de la bête sauvage tapie dans les forêts profondes a maintenant cédé le pas devant la sécurité qu’offre notre urbanisme plus ou moins maitrisé. Cette chose semble réglée. Règlons un problème, immanquablement en survient un autre. Devant cette évolution, l’être humain, ce bipède paradoxal, ne semble pas entièrement satisfait de son sort qu’il a pourtant décidé, oeuvrant d’arrache pied pour cela. Il veut, maintenant que toutes les grosses bêtes dangereuses pour lui sont plus ou moins éradiquées, introduire de la nature dans sa ville. Il réclame des parcs, des espaces verts, des rangées d’arbres bien alignées, du végétal, du vert, de la fleur et de la plante, mais reste toutefois plus dubitatif concernant la faune. Pour un peu il paraphraserait Maurice Joyeux* qui disait : “Déplaçons les villes à la campagne”.

Toutefois, la nature sauvage ne s’avoue pas vaincue. Certes, elle veut bien se laisser domestiquée tel le loup en chien, mais comme la lune, elle possède une face cachée. Elle s’insinue avec malice un peu partout. Elle prend le terrain abandonné, ou moins fréquenté. Elle emmène avec elle de la faune qui s’installe ou vadrouille en ville mais, soit dit en passant, le fait à ses risques et périls comme ce pauvre crapaud écrasé sur le pavé. Elle résiste et semble pour l’heure bénéficié de la complicité de certains homo sapiens, ces primates ex-forestiers, résolus à retrouver un petit pan de leur mémoire.

Quelques photographes sont partis en chasse pour débusquer cette nature, la révéler au grand jour, la mettre en lumière, la coucher sur le papier photo telle une littérature en image et l’encadrer, car il faudra toujours un cadre à l’être humain. Vingt six photos tentent de raconter cette histoire juste pour souligner de timides changements ou appuyer plus fortement sur certains autres plus décisifs. Et comme le disait le célèbre photographe français Marc Riboud : “La photographie ne change pas le monde mais montre le monde qui change”.

Jérôme DELFORGE

Président du Club Photo IUT Vannes.

* Maurice Joyeux 1910 – 1991. Militant et écrivain français qui fut une grande figure du mouvement libertaire en France.

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