Bec et plumes au raz de l’eau

Album des membres – Hervé Albert

Voici donc un approche assez inhabituelle d’un thème photographique, pour la majorité d’entre nous probablement. Partant d’un affut que l’on fait glisser calmement sur l’eau, on obtient de magnifiques photos d’oiseaux évoluant dans leur milieu naturel … Un fil rouge particulier pour un album … les pieds dans l’eau !

Hervé nous explique :

Ces photos ont été prises dans Les Dombes à 40 kms au Nord Est de Lyon. C’est une région d’étangs qui se prête bien à la prise de vue en affût flottant.

Mais au fait, c’est quoi un affût flottant ? 

Imaginez un radeau sommaire en forme de U recouvert d’une toile de tente avec une ouverture principale sur l’avant et des meurtrières sur les côtés. Le matériel photo est fixé sur une tête pendulaire, le télé pointant par l’ouverture principale. Ensuite il n’y a plus qu’à se faufiler à l’intérieur de ce U, refermer la tente derrière soi et pousser l’affût pour se rapprocher des oiseaux. … 

Mais la difficulté vient du fait que l’essentiel de l’activité se passe en bord de rives la où on est dans quelques dizaines de cm de profondeur : On passe donc une bonne partie de la journée à quatre pattes, alors quand les courbatures arrivent on regagne le centre de l’étang ou la profondeur permet de se déplier un tant soit peu ….

Mais au fait, comment se déroule une journée ?  : 

Réveil 5h00 du mat , petit déjeuner rapide avant de partir pour les étangs, l’objectif est d’être dans son affût sur l’eau avant le lever du jour pour profiter des belles lumières. On enfile ses Waders , installe son matériel , sac étanche vivement conseillé et on se jette à l’eau (façon de parler car on démarre à quatre pattes dans 10 cm d’eau stagnante).

Ensuite il faut un peu de chance, beaucoup de patience et quelques courbatures pour réaliser quelques photos sympas. 

Retour au gîte vers 10h30, la lumière devenant trop dure. Vraie collation et rafraîchissements car sous la tente fin mai ou début juin ça chauffe bien. Echange avec les autres participants pour inventaire des oiseaux observés et leur localisation sur chaque étang. 

Le midi un petit restaurant s’impose dans ce terroir à la gastronomie réputée et sieste au gîte avant de repartir en affût en milieu d’après-midi et ce jusqu’au coucher du soleil. 

Retour au gîte à la nuit tombante, préparation du dîner, échanges sur la journée , répartition des étangs pour le lendemain matin.

Et surtout ne pas oublier de  vider ses cartes , sauvegarder les photos, recharger les accus ceux de l’appareil mais surtout les siens et coucher minuit passé.

Au bout d’une semaine on a rempli ses cartes mémoire mais on est complètement vidé ….

Et d’un point vue technique?

J’utilise un Canon plein format + Télé Sigma 150 / 600 mm, le tout monté sur une tête pendulaire fluide qui permet d’accompagner les mouvements des oiseaux.

La plupart des photos est réalisée à la focale 600 mm, ouverture maximale pour isoler le sujet du fond, vitesse rapide et Iso automatique. 

Et tant que faire se peut, mise au point sur l’œil de l’oiseau.  

Hervé Albert

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